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ECLIPSES
Comédie dramatique
Un chalet isolé est à vendre. Trois femmes le visite.
Annette, l’écolo du pays, Gaby, la kiné extrasensorielle, et Simone, Professeure agrégée de l’Université. Dehors la nuit s’est faite plus dense, la tempête de neige plus violente, et l’agente immobilière qui n’arrive pas…
La nuit sera longue dans le vide des montagnes.
Elles devront s‘entraider et apprivoiser leurs mystères. Se découvrir unies par les luttes et les rires.
Dans cette nuit incertaine qui les assemble jusqu’au vertige, elles se révèlent leurs dépendances intimes, des plus futiles aux plus tragiques, passant de l’ombre à la lumière.
Jusqu’à danser sur l’horizon…
Les personnages :
Le chalet
Des montagnes blanches et des sapins cotonneux, à perte de vue.
Comme posé là au milieu de nulle part, un chalet, tout vêtu de bois.
Vieux, fermé, majestueux, il trône face au chemin escarpé qui monte jusqu’à lui en zigzagant à travers la forêt.Et sur la balustrade de l’étroit balcon qui longe toute la bâtisse, une chouette hulotte contemple l’espace. Elle hulule. Son chant résonne dans la vallée.
Tombe la neige, tranquillement, pour le moment, en petits flocons doux.
Simone
J’ai ma mère, en maillot de bain, au-dessus de moi. Elle me parle mais je n’entends pas. Je jouais sur les rochers avec ma pelle et mon seau et maintenant, je coule… allongée au fond de l’eau comme un poisson qui ne bouge pas. Je la vois au-dessus de moi dans le brouillard. Je ne sens même pas mes larmes mais je sais que je pleure. (extrait Éclipses)
Maîtresse de conférence, enseigne à l’université la philosophie, psychologie et poésie. Elle garde le charme discret de la bourgeoisie, elle écrit et cherche en endroit calme, loin du bruit du monde, et pas trop loin de sa mère.
Elle aime prendre sa voiture et rouler aussi loin qu’elle peut.
Elle fume, et fredonne souvent les bribes d’une chanson.
Bottes à talons carrés, long manteau gris, lunettes de vue, toque de fourrure synthétique à la russe et, pesant sur son corps fin, en bandoulière, un sac à main cartable. C’est Simone Martelle
Gaby
Je danse sur la grande scène en costume de panthère rose, au milieu des autres. Je danse devant cette salle toute noire. J’entends le vide qui respire. Je les sens comme des mouches, collées à ma peau, bourdonnant sur mon visage, dans mes cheveux. Elles me boivent, moi, leur élixir de vie. Je les laisse faire. En échange, elles me soulèvent, légère comme une allumette. Je m’élance, brûlante, dans un bond infini.(extrait)
kiné depuis 25 ans dans un centre de rééducation pour grands accidentés, qui cherche a peaufiner ces intuitions médiumniques, aimerait une résidence secondaire pour se ressourcer et ouvrir toutes les portes de sa perception sensorielle.
Elle aime se connecter aux bonnes ondes, mais c’est surtout en pianotant sur son téléphone qu’elle s’emballe, qu’elle s’allume, qu’elle s’enflamme.
Doudoune à capuche dorée, baskets et collants colorés, longue jupe fendue et fleurie.
C’est Gaby Bonnat diminutif de Gabrielle
Annette
J’ouvre les yeux et je vois loin. Je marche. Je marche loin de vos cierges, vos messes, vos dindes de Noël. Je marche, pleine d’air. Je suis dans ma maison jusqu’au bout de la terre. J’ai un arc. Je vois clair. Un jour je lâcherai ma flèche. Impeccable et sans pitié. (extrait)
Écolo du pays, C’est une petite graine qui a pousser là, toute seule, courageuse, unique, ça la rend vulnérable, mais elle tient le coup parce qu’elle connaît bien le terrain. Cette baraque elle la veut, parce que c’est sa terre et son sang. Un brin impulsive et les deux pieds sur terre, elle est touche à tout et bricole les objets comme les histoires .
Bonnet visé sur la tête, une sobre et épaisse combinaison de ski, un immense sac à dos sur ses épaules. Elle mâche son chewing-gum, sans aucun sourire.
C’est Annette avec 2 N et 2 T. Équilibrée.